lundi 27 octobre 2008

Les premières pluies de la saison ont fait leur apparition vers le 20 septembre, en avance de quelques semaines sur le calendrier habituel. Trop tôt, semble-t-il, car nous avons droit à une rémission et le soleil, impertubable, a repris du service, comme ce matin :

Mais il nous facture le prix fort pour ce supplément de service : 35/36° tous ces derniers jours et encore 28° ce soir vers 22 heures.

Charlie, quant à lui, profitait ce matin de la (relative) fraîcheur du jardin pour méditer...

vendredi 24 octobre 2008

La couleur du soubassement de cet immeuble jouxtant la Poste Centrale a été judicieusement choisie : moutarde!!

mercredi 22 octobre 2008

Quilombos

A l'entrée du campus de la Bibliothèque de l'Université Catholique de Goiânia on peut voir ce monument. Emouvant dans sa simplicité, il a été érigé en hommage à ZUMBI, chef du QUILOMBO de PALMARES.


QUILOMBOS
Au Brésil, à l’époque de l’esclavage (17 et 18ème siècle), les esclaves, la plupart d’origine africaine, qui parvenaient à s’échapper se réfugiaient au plus profond de la selve. Il se formait ainsi des communautés reconstituant les structures – beaucoup plus strictes et organisées qu’on veut bien nous le faire croire – des villages africains. Ces lieux furent appelés en portugais « quilombos », mot dont l’origine serait bantoue (abri).

Des quilombos se constituèrent principalement dans les états de Bahia, Pernambuco, Goias, Mato Grosso et Alagoas. C’est précisément dans cet état de Alagoas, minuscule à l’échelle du Brésil (27.800 kms2, soit la superficie de la Gironde, des Landes et des Pyrénées Atlantiques) que se trouvait l’un des plus fameux quilombos, celui de PALMARES.

PALMARES
En 1630, les Hollandais, avides également de se tailler une part du gâteau que représentait le nouveau monde, débarquèrent sur les côtes de Pernambuco. Pendant les quelques années où ces nouveaux occupants tentèrent de s’imposer, évidemment par la force et la guerre, beaucoup de propriétés furent abandonnées et leurs esclaves s’enfuirent au nord et s’intégrèrent, notamment, au quilombo de Palmares, fondé en 1602.

En 1654, les Hollandais étaient définitivement chassés de cette partie du Brésil. La couronne portugaise, de retour aux affaires, organisa de multiples expéditions pour briser l’existence des quilombos, et surtout celui de Palmares, magistralement organisé aux niveaux économique et défensif, et comptant, aux dires des chroniqueurs de l’époque, plusieurs dizaines de milliers d’âmes.

Mais toute lutte génère ses héros :
ZUMBI
Né vers 1655 à Palmares mais capturé très jeune par de soldats portugais, il échappe à l’exécution et est confié à un père catholique de Recife qui le baptisa Francisco. Un geste humanitaire qui coûta cher à l’armée portugaise !! Il apprend la langue, un peu de latin… et s’enfuit à 15 ans pour rejoindre Palmares. Grand guerrier, fin stratège, il dirigera durant plus de 20 ans la défense de Palmares, jusqu’à l’assaut final de l’artillerie coloniale en 1694. Contraint de s’échapper, il mourra au combat le 20 novembre 1695

Zumbi est devenu l'emblème de la résistance anti-esclavagiste et anti-colonialiste, un héros pour la communauté afro-brésilienne. Le 20 novembre, anniversaire de sa mort, est considéré comme le jour de la conscience et de la résistance afro-brésilienne (consciência negra).

samedi 18 octobre 2008

Accès direct au bar...

La saison des pluies a commencé tôt cette année, mais depuis quelques jours, les nuages sont partis se promener ailleurs... Le résultat est que le thermomètre grimpe à 36/37° et ne descend guère au-dessous le 22° la nuit. Comme nous, Charlie-chat est assoiffé mais lui a décidé de supprimer les récipients intermédiares pour étancher sa soif :

mardi 14 octobre 2008

La semaine dernière, présentation officielle à la Bibliothèque de l'Université Catholique de quelques livres édités par son imprimerie.

Parmi les ouvrages, il y avait notamment celui-ci :

Nos amis en recevront un exemplaire par la poste : vous savez, ce vieux système, de transport, obsolète pour les internautes exacerbés mais ô combien pratique, qui consiste à utiliser une enveloppe et des timbres!!!
Mais je ne résite pas à vous en livrer un petit extrait :

RACISME ORDINAIRE

ILS PILLENT LES NEGRES
ILS EXPLOITENT LES JAUNES
ILS TUENT LES PEAUX-ROUGES

PUIS

AVEC BEAUCOUP DE LOGIQUE
ILS S'ENTRE-TUENT
POUR DEFENDRE
LEURS VALEURS MORALES
DE BLANCS

dimanche 12 octobre 2008



Ces vues ont été prises le 29 septembre, le 4 et le 10 octobre. Quelques averses et un bon orage sont passés par là...Je viens enfin de comprendre pourquoi les médias nous rabattent les oreilles avec l'expression "Brésil, pays émergent" !!!!

jeudi 9 octobre 2008

Assise dans le salon, il y a quelques jours, mon regard a été attirés par deux des 10 tableaux qui y sont exposés :


...........Ricardo CARPANI.............MALAQUIAS BELO................

Quel pouvait être le lien entre le personnage désespéré de l’Argentin et la vision de l’Eden du Brésilien ? Et pourtant, ils sont reliés par un fil ténu et puissant, tout du moins pour nous : le tableau de Ricardo CARPANI est le premier tableau acheté par mon mari en 1962, celui de MALAQUIAS BELO le dernier entré dans notre collection en août dernier…Pendant ces 46 années, des centaines de peintures, de dessins, d'estampes, de sculptures, de masques africains, de tissages mayas sont venus s’intercaler, mais l’un reste le premier et l’autre le dernier….pour l’instant !!!

samedi 4 octobre 2008

Le Monde Diplomatique », version brésilienne qui n’a rien à envier à son homologue français par la qualité de ses articles, consacrait le mois dernier deux pages à un fameurx écrivain argentin sous le titre de « Cortazar, o magico ».
Souvenirs, souvenirs..

Nous avons eu le privilège, jadis de rencontrer Julio Cortazar . Ou plutôt, c’est lui qui est venu à notre encontre. En 1973, durant notre période antiboise, est arrivé un jour un couple visiter notre galerie. Devant leur intérêt, je leur ai conseillé de monter à l’étage où nous avions notre collection personnelle. Occupée avec d’autres personnes, je me suis soudain rappelée que je n’avais pas vu repasser nos visiteurs. J’ai retrouvé Cortazar (car c’était lui avec son épouse) devant les lithographies de son compatriote,notre ami Ricardo Carpani qu’il connaissait personnellement. J’ai appelé mon demi-argentin de mari et un ami d’origine espagnole qui passait par là, et que pensez-vous qui se passa ? Ils parlèrent, parlèrent.. tant et si bien que nous nous sommes retrouvés sous la treille du jardin à partager le plat de spaghetti et le petit rosé du Var.
Photographie extrait du "Monde Diplomatique Brasil" (août 2008)

Né à Bruxelles en 1914 (par hasard, disait-il, car son père travaillait à la légation argentine de cette ville) le jour du premier bombardement allemand , la famille, grâce à la neutralité de l’Argentine dans ce conflit, partit pour la Suisse puis pour Barcelone, et regagna Buenos Aires dès la fin de la guerre. Enseignant, plus tard professeur de littérature française, il publie poésie, essais et nouvelles. Opposé au régime de Peron., il s’exile à Paris en 1951. Nombreuses publications chez Gallimard, Acte-Sud, etc ;..
Mais il n’oublie jamais ses origines, militant dans tous les combats qui secouent le continent sud-américain : Cuba, Nicaragua - il est très ami du poète-curé Ernesto Cardenal, une des principales figures du Front Sandiniste et l'un des fondateurs de la Théologie de la Libération (1) - et plus tard contre les dictatures militaires qui surgissent en Uruguay, au Chili et dans son pays, l’Argentine.
Portrait de Julio Cortazar par le peintre argentin Ricardo CARPANI

Une quinzaine de jours après son passage à Art-Club, nous est arrivé un petit paquet contenant trois livres : deux en espagnol, dédicacés à Yvan et un recueil de nouvelles (fantastiques et glaçantes) traduites en français qui m’était destiné avec ce petit mot : « Chère Monique, voilà quelques nouvelles qui t’expliqueront peut-être mon goût pour une certaine peinture. Avec l’amitié de Julio Cortazar »Cet Argentin meurt Français en 1984, la nationalité française lui ayant été accordée (après 30 ans de résidence!!) par le Président Mitterrand au cours d’une cérémonie officielle à l’Elysée, en même temps qu’à Milan Kundera, cet autre exilé.

Il repose au cimetière Montparnasse – comme le fameux poète péruvien Cesar Vallejo - aux côtés de sa troisième épouse, Carole Dunlop, écrivaine canadienne décédée à 35 ans, deux ans avant lui.

(1) Que nous avons également rencontré au cours d’une conférence à Paris il y a quelques années.