jeudi 30 avril 2009

A table !

Aujourd’hui, mon tablier de cuisine est resté accroché à sa patère :

Vers 11 heures ce matin, en revenant de faire quelques courses dans le quartier, je me suis aperçue que la mise en place du restaurant libre-service « China » était prête pour le repas de la mi-journée. Je suis donc entrée à la maison avec mon repas dans des barquettes en aluminium soigneusement closes.Au menu, donc, poulet au soja, porc à la sauce aigre-douce, vermicelle et macaronis, riz au petits légumes croquants et un assortiment de beignets d’aubergine, de poulet et de gambas.

mardi 28 avril 2009

TONANTZIN, Comalapa, Guatemala


Des amis suédois, qui d’ailleurs connaissent Goiânia pour avoir logé quelques jours chez nous fin 2005, en voyage actuellement au Guatemala, viennent de m’envoyer la photo de cette ravissante petite fille. Elle est guatémaltèque, née en Suède et s’appelle Tonantzin Je sais, c’est un peu compliqué mais il y a une explication à tout !!

En 2004, grâce à l’appui et à la gentillesse de ses parents, Miguel Angel - qui était à l’époque ambassadeur du Guatemala en Suède, et de Lilian, son épouse, nous avons pu organiser au Musée Ethnographique de Stockholm une grande et belle exposition de nos tissages et tableaux du Guatemala.

Nous avons alors connue Tonantzin qui était encore au biberon. Elle portait déjà, avec beaucoup de dignité le costume du village natal de ses parents, Comalapa.

A n’en point douter, les dieux se sont penchés sur son berceau. Qu’ils continuent à la protéger. J’entends les Dieux Mayas, bien sûr, ses parents étant d’authentiques descendants de cette grande civilisation.

PS. Les grosses chaussettes de laine ne font pas partie du costume traditionnel de Comalapa : n'oublions qu'on était en Suède, un mois de janvier!!!!

vendredi 24 avril 2009

Un mauvais choix!!

Les Cariocas (habitants de Rio de Janeiro) n’ont jamais digéré le fait que leur ville ait dû abandonner son statut de Capitale du Brésil au profit de Brasilia.
Quant à la plupart de mes compatriotes leurs références concernant le Brésil, se limitent à "favelas" (de Rio, bien sûr), "Pan de Açucar" et "Carnaval"....sans oublier les demoiselles exhibant leur belle anatomie sur les plages de "Copacabana" et de "Ipanema"....

C’est donc Rio qui a été choisi, mardi dernier, jour férié au Brésil (commémoration de la mort de « Tiradentes », Héros National), pour ouvrir officiellement l’année de la France au Brésil. Mauvaise décision !! Le grand spectacle pyrotechnique embrasant la Lagune Rodrigo de Freitas, à Rio de Janeiro, s’est déroulé sous une pluie battante en présence d’une maigre assistance blottie sous les parapluies…

Par contre, le même jour, Brasilia fêtait ses 49 ans sous le soleil, qui s’est même permis un coucher somptueux entre les tours jumelles du Congrès.

La moitié des habitants de la ville et de ses environs, soit 1.500.000 personnes se sont pressées sur l’immense Praça dos Três Poderes (Place des trois Pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire), pour assister aux différentes manifestations dont le clou a été un défilé de 5.000 cavaliers venus des états de Goiás, de Rio, du Mato Grosso du Sud, de Minas Gerais et de Sâo Paulo.

Pour se rafraîchir les enfants n’ont pas hésité à aller barboter dans le plan d’eau jouxtant le Musée National.
Photos extraites du "Diario da Manha" du 22/4/09

mercredi 22 avril 2009

Le jardinier et les larrons (suite)

Ce dont je me doutais un peu, le jardinier m’a demandé de lui avancer les fonds pour s’acheter un cheval. Fort heureusement pour la balance de mes comptes, un cheval est bien meilleur marché ici qu’une moto !! Sur une suggestion de l’époux, j’ai dit à Adelinho, en lui remettant l’argent demandé, que je me considérais comme propriétaire de son nouveau moyen de locomotion, jusqu’au remboursement de la somme due, c’est à dire pendant huit semaines. Me voici donc propriétaire (temporaire) d’une petite jument !!!

Pas de rêves de grandeur, de trot attelé et de grand Prix d’Amérique : ma nouvelle rossinante, bien que vaillante et courageuse, ne sera jamais Ourasi ou Général du Pommeau (1) qui furent les gloires de l’hippodrome de Vincennes !!!

Demain matin, jour de jardinage, je vais voir si MA jument se porte bien….

(1) A noter que Ourasi (29 ans) et Général du Pommeau (16 ans) coulent des jours paisibles dans des haras de Normandie.

lundi 20 avril 2009




Des petits coins de France ? Non. Sur la route de Goiânia à Brasilia, vendredi dernier.

Mon jardin miniature à l'entrée du salon

mercredi 15 avril 2009

Le jardinier et les larrons

J’ai déjà raconté que pour l’entretien de nos 250 m2 de jardin nous disposons des services d’un jardinier et de son neveu qui débarquent en carriole mue à cheval (pas vapeur, un vrai !!)

Lundi matin, j’ai attendu en vain tout mon équipage. Médisante, j’ai pensé qu’Adelinho avait trop copieusement arrosé la résurrection de la malheureuse victime de cet hypocrite de Ponce Pilate.

Que nenni ! Venu hier matin, il m’a tristement expliqué la raison de son absence : on lui a volé son cheval… Comme il n’existe pas encore de bornes de location de cheval, il a dû attendre le lendemain pour en trouver un autre…

Décidément, les larrons ont oublié la cruelle leçon du Vendredi Saint !!!

dimanche 12 avril 2009

"Le monde de Klang"

Appel téléphonique hier en fin d’après-midi. La voix venait de loin, de là-bas, de la-haut, de Stockholm : un de nos vieux amis, Roland Klang, venait de décider de partir encore plus loin, pour un voyage sans billet de retour…

Peintre et sculpteur sur bois (par talent), illustrateur (par nécessité), très proche de la nature comme beaucoup de ses compatriotes - il lui arrivait de vivre de longues périodes seul sur une île de l’archipel de Stockholm dans la « stuga » qu’il avait retapée, où venaient parfois le rejoindre sa femme, la brune Yvonne et leurs trois enfants - Roland cachait sa timidité derrière une grosse barbe fournie.

Sa première exposition à la Galleri Latina à Stockholm, en 1966, composée essentiellement de morceaux de bois flottés qu’il récupérait sur les rivages de son île et sur lesquels il peignait ce qui a été appelé "le monde de Klang", fut un tel succès que les deux associés de la galerie (Inga et Yvan) faillirent vendre le même tableaux à deux personnes différentes…

Pour son exposition à Paris, où nous l’avions accompagné, José- Pierre, une référence, (1) lui dédicaça « La complainte du bout de bois flotté » dont voici la dernière strophe :

Pour toi Roland Klang,
une vieille caisse
c’est un opéra,
un arbre à chansons


Notre période suédoise terminée, nous sommes partis de par le monde mais en restant en contact épistolaire étroit. Quand nous nous sommes revus à Stockholm en 2004, avec quelle émotion, 35 ans avaient passé depuis notre dernière rencontre à Antibes… Roland continuait a avoir un pied à Stockholm et l’autre sur son île. Bien sûr, la barbe avait blanchi mais les yeux, derrière les grosses lunettes, continuaient à pétiller de gentillesse.
Roland et ses deux fils Björn et Ulf, pendant le vernissage de son exposition à Art Club, Antibes (1969)





Le temps a passé...


Y a-t-il des morceaux de bois flotté au paradis des gens de bien et de talent ?



(1) Ecrivain et critique d’art (1927/1999), a fait partie jusqu’à sa dissolution, du groupe surréaliste mené par André Breton.

jeudi 9 avril 2009

Les trois Messes

Lors de son dernier passage à Goiânia, notre ami le poète Pedro Tierra, nous a offert un enregistrement de la MISSA DOS QUILOMBOS (1) dont il a écrit les textes en collaboration avec un ami de longue date, Pedro Casaldaliga, Evêque d’origine espagnole naturalisé brésilien, et théologien de la Libération. Durant les longues années que Pedro Tierra a passées derrière les barreaux, à l’époque de la dictature militaire, c’est le prélat qui a rassemblé les petits bouts de papier sur lesquels son ami écrivait ses tourments et angoisses, et qu’il a fait publier en Espagne.



L’œuvre a été mise en scène en 2002 par Rudi Lagemann et Luiz Fernando Lobo
et gravée lors d’une représentation à Brasilia en 2005. Chanteurs remarquables, superbe et émouvant spectacle d’ombre et de lumière, de révolte et de soumission, de misère et d’espérance.

Impossible de ne pas faire le rapprochement avec la fameuse MISA CRIOLLA(2) composée dans les années 60 par l’Argentin Ariel Ramirez. Je viens de farfouiller dans ma collection de vieilles cassettes audio. Foin des engins et autres mp3 sophistiqués dont sont avides nos contemporains !! La bande est intacte et le son aussi pur que lorsque cette œuvre a été enregistrée en 1965 dans la Basilica del Socorro de Buenos-Aires avec ses créateurs, Los Fronterizos, et dirigée par le compositeur lui-même...


Et il y a un bonus sur ma « cassette-incunable » : la MISA LUBA (3) chantée par les Troubadours du Roi Baudouin, chorale fondée en 1955 à l’occasion de la venue à Léopoldville (aujourd’hui Kinshasa) de feu le Roi Baudouin
Sa Majesté a sans doute été décontenancée et, je l’espère, émue, par cette interprétation naïve et enthousiaste de la messe !!

1) Jadis, communautés d’esclaves en fuite (mon blog du 22/10/2008)
2) Criolla/criollo, en Argentine, né et habitant le pays, principalement à la campagne. On attribue aux « criollos » beaucoup de sagesse, de dignité, de courage et d’esprit de liberté. Très ombrageux également : attention au couteau (facón) qu’ils portent toujours à la ceinture…
3) Luba (ou Baluba) importante ethnie originaire du Katanga (12% de la population actuelle de la République Démocratique du Congo).

dimanche 5 avril 2009

Les deux journalistes

Nous avons en France notre Chateaubriand.. Le Brésil eut également le sien. : Francisco de Assis Chateaubriand Bandeira de Melo. (un lointain cousin de notre René, sans doute…).

Personnage flamboyant, Francisco de A.C.B.M. (1892/1968), dit « Chatô » débuta comme journaliste et se retrouva à la tête d’un empire comprenant trois douzaines de journaux, autant de stations de radio, 18 chaînes de télévision et une compagnie aérienne. Je ne m’étendrai pas sur ses « fazendas » couvrant, dit-on, le superficie de la Sicile… Il est en outre l’instigateur de la création d’une des plus prestigieux musées du monde, le Musée d’Art de Sâo Paulo. .

Le magnat ne manquait pas d’humour. Un célèbre journaliste italien, Indro Montanelli (1909/2001) raconte dans son livre « Gli incontri » que lors d’un discours à la Tate Gallery de Londres, « Chatô » déclara : « Je suis catholique. Je le suis plus que n’importe qui. Je le suis plus que le Pape lui-même, car lorsque ce dernier célèbre l’Eucharistie, il mange du pain. Tandis que j’appartiens, par ma mère, à une famille où l’Eucharistie se célébrait en mangeant de la chair de curé. Elle descend effectivement d’un indien anthropophage qui, avant de se convertir, dévora un jour un évêque grillé. Qui plus que moi a le catholicisme « dans le sang ? » ( extrait de la version espagnole, « Personajes », Indro Montanelli, Plaza & Janés S.A. Editores, Barcelona, 1973).

Je me plais à imaginer, quand ces propos fracassants lui sont parvenus, la réaction de la pieuse bonne société brésilienne de l’époque !!!









Ces deux photographies de Francisco de Assis Chateaubriand et de Indro Montanelli ont vraisemblement été prises vers la même époque. (années 4O)