lundi 31 mai 2010

Pacaya

Ces derniers jours, l’un des volcans guatémaltèques, le Pacaya, est entré en éruption. En sommeil pendant près d’un siècle, il s’est réactivé il y a une cinquantaine d’années.. Lui et moi sommes de vieilles connaissances. Mais pas des amis !

L’ Ambassade de France au Guatemala était installée au 10ème et dernier étage d’un immeuble. Décision très futée des services compétents du ministère à Paris, dans un pays où les secousses sismiques, selon les périodes, sont pratiquement journalières ! J’ajoute en outre que certains bureaux (dont le mien !) étaient protégés (secret diplomatique oblige !) par deux portes blindées, il ne me serait resté, en cas de grave danger, que la solution d’accéder à la terrasse du 11ème étage en espérant que me pousse illico une paire d’ailes !!!

Comme toute situation dramatique a ses avantages, du bureau où j’ai travaillé, trimé et souffert (selon les ambassadeurs qui se sont succédé !) durant plus de 5 ans, j’avais une vue panoramique sur la ville et sur… le Pacaya. situé à une trentaine de km de la capitale. Dès mon arrivée le matin, je savais tout de suite quelle était son humeur. Parfois paisible, se contentant de souffler une fumée blanche, souvent mécontent crachant des panaches noirs.
Quand il m’arrivait d’être encore au bureau après la tombée de la nuit, il avait, lui, déjà allumé ses feux de position : on distinguait nettement les lueurs rouges qui marquaient sa colère. Beau spectacle, mais guère rassurant.

Collier constitué de pièces de 1 real frappées en 1901, représentant trois volcans.





D’après le Popol Vuh, la bible des Mayas-Quichés, ce sont des divinités malfaisantes, à savoir Gukup Cakix et ses fistons, qui ont fait surgir les volcans. Des gros vilains, ceux-la, et qui n’y pas allés de main-morte : il y a près de 300 volcans au Guatemala !

jeudi 27 mai 2010

CAP VERT (3)

Quelques CD et des cassettes que j’ai enregistrées, nous permettent de temps en temps de retourner au Cap-Vert, et en Guinée-Bissau. Ce sont en effet deux républiques-sœurs puisqu’elles ont mené ensemble la lutte anti-coloniale qui a conduit à leur indépendance, le premier en 1974, la seconde en 1973. D’ailleurs, beaucoup de nos amis et connaissance bissau-guinéennes étaient d’origine capverdienne. Autant dire que cette musique était reine en Guinée-Bissau…

Mais la voix du Cap-Vert ne se réduit pas à celle de Cesaria Evora. Citons, par exemple, Celina Pereira, Bana, le doyen, né en 1932, mécène d’ailleurs de Cesaria Evora dont il organisa le premier concert au Portugal, Fantcha, Titina, Tito Paris, Teofilio Chantre, chanteur et compositeur vivant à Paris et Ildo Lobo. Ce dernier considéré comme une des plus grands chanteurs du Cap-Vert est malheureusement décédé en 2004 à 51 ans. C’est le Président du pays en personne qui a conduit ses funérailles. Il fut le chanteur à une époque du groupe le plus réputé des années 70 « Los tubaroes » (les requins), dont l’incontournable « Djonsinho Cabral » rappellera aux amis ayant partagé notre époque africaine des souvenirs de soirées mémorables !!

Merci à Jean-Yves Loude et à Viviane Lièvre (dite "Leuk") de nous avoir permis ce voyage dans le temps, et surtout de nous avoir appris tant de choses sur ces îles qui, néanmoins, parviennent à garder leur mystère. Je dis "nous" car l'époux a kidnappé le livre dès mon retour de Brasilia!!

mardi 25 mai 2010

CAP-VERT (2)

Quelques années avant que Cesaria Evora ait fait connaître au monde entier la musique de son pays, nous sommes allés plusieurs fois au Cap-Vert, au début des années 80. Pour reprendre l'expression de J.Y. Loude dans sa dédicace "nos pieds ont connu" l'île natale de son ami Carlos, Santiago, à l’occasion de missions professionnelles de l’époux. quand nous habitions en Guinée-Bissau. Pendant nos deux séjours dans la capitale, Praia, nous avons pu apprécier la courtoisie – réservée néanmoins - des habitants, dégusté la langouste (que nous achetions sur le marché et qu’on préparait à notre intention dans un restaurant qu’on nous avait recommandé), et ressenti la fameuse « sodade » en écoutant au coin d’une rue trois musiciens chanter une « morna »… La « morna » (1) qui transcrit si bien la nostalgie des amours perdues, la tristesse de l'absence de tous les fils exilés (2) et la lutte journalière pour la survivance.
Nous sommes devenus des amoureux pour la vie de cette musique…

Comme Carlos aussi, nous avons atterri - mais à plusieurs reprises, contrairement à lui qui ne l'a fait qu'une fois en prenant le chemin de l’exil - sur l’aéroport international de l’Ile de Sal, escale pour les longs courriers sur l’Afrique du Sud et l’Amérique Latine. Venant de Bissau, il nous fallait parfois attendre un jour un deux le vol pour Buenos-Aires. Attente pas vraiment contraignante car à quelques km de l’aéroport, des hôtels tout à fait agréables situés au bord de la mer, accueillent les voyageurs en transit.

(1)La morna, dont l’origine est incertaine, s’est répandue sur l’île de Boa Vista dans la seconde partie du 19èm siècle. Elle n’est qu’une des expressions de la musique capverdienne. Il y a également le funana, spécifique à l’île de Santiago, la tabanka, le batuque, la cola sanjon, la coladeira, traduction : "collé-serré" , tout un programme de séduction!!), la funacola, mélange de funana et de coladeira, etc…
(2)La diaspora capverdienne hors du pays est supérieure (700.000) au nombre de ses habitants (500.000)

(à suivre)


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lundi 24 mai 2010

CAP-VERT (1)


Lors de mon séjour à Brasilia, en septembre dernier, à l’occasion des festivités organisées dans le cadre de l’Année de la France au Brésil, j’ai eu l’occasion de rencontrer l’ethnologue et écrivain Jean-Yves Loude. J’ai pu ainsi nous faire dédicacer son ouvrage « CAP VERT,
notes atlantiques ».


Ile de Sâo Nicolau, photo Viviane Lièvre

L’archipel du Cap-Vert : quand vous regardez un atlas, ce sont ces minuscules cailloux qu’un petit poucet marin aurait semé au large de l’Afrique Occidentale…

J.Y. Loude et sa complice de tous ses voyages, l’ethnologue et photographe Viviane Lièvre, s’étaient donné pour objectif de visiter les 10 îles capverdiennes, à raison d’une par semaine. Et ce à l’instigation d’un de leurs amis, Carlos Moreira Gonçalves, émigré capverdien , ne connaissant de l’archipel que son île natale, SANTIAGO et l’aéroport de SAL. En quelque sorte, il a confié à ses amis ethnologues la mission de lui raconter tout ce qu’il ne connaîtrait sans doute jamais sur son pays.

Gravure en taille-douce de Carlos Moreira Gonçalves


Le livre est passionnant, et se lit comme un roman d’aventure. Le laissez-passer moral de leur ami capverdien, une forme physique épatante, une solide préparation du voyage
« sauts de puce » d’une île à l’autre – ce qui n’a pas empêché quelques surprises risquant, à l'instar de Philéas Fogg, de leur faire perdre leur pari-temps - leur ont ouvert des quantités de portes fermées aux étrangers. Chacune de ces îles est un monde à part entière, avec ses coutumes, ses légendes, son climat, son relief, sa musique. Terres des volcans, des salines, de verdure quand la pluie est généreuse, d’à pics vertigineux contre lesquels la mer gronde, furieuse de ne pouvoir les franchir, Tout cela raconté dans un style léger, plein d’humour.
Un vrai régal.

(à suivre)

samedi 22 mai 2010

Rua 120



Les jardiniers de nos vis-à-vis sont vraiment très gentils et font tout leur possible pour charmer mon regard. Voilà ce que je vois, le matin, quand j’arrose le jardin d’entrée !!

mercredi 19 mai 2010

Gata brasileira

Notre ami Ruy nous a apporté la semaine dernière un magazine, « RACA Brasil », qui se définit lui-même
comme « la première revue brésilienne consacrée à la race noire ». Enfin un peu de sépia et d’ocre dans la pâleur de la presse brésilienne !

Plusieurs pages sont consacrées à cette flamboyante créature, Paula Lima, chanteuse née à Sâo Paulo. Son répertoire varié, allant de la bossa nova au funk, en passant par la samba et la soul, son tempérament volcanique et sa popularité ont fait qu’elle a été choisie pour interpréter, dans sa ville natale, le principal rôle, celui de Grizabella, la chatte triste, dans la version brésilienne de la comédie musicale « Cats ».
Curieuse histoire que celle de cette comédie composée par Andrew Lloyd Webber (1948) (1) d’après un livre pour enfant de T.S. Eliot (1888/1965) Mais qui allait financer un spectacle dont tous les personnages étaient des chats?? Après bien des difficultés, la première eut lieu à Londres en mai 1981. Succès foudroyant. L’œuvre fut représentée à Broadway en discontinu de 1982 à 1997 ! Elle fut adaptée dans plus de 20 langues, y compris en Japonais ! Et ce sans l’appui de la critique.. Mais il est bien connu que ces spécialistes se font un honneur de mépriser ou simplement d’ignorer les succès populaires. C’est vulgaire !!

Si la jolie voix de Paula interprétant le fameux « Memory » ne fait pas oublier celle d’Elaine Page (la chanteuse britannique qui créa Grizabella) ni celle de Barbra Streisand (2) on peut néanmoins affirmer que le public est au rendez-vous : le spectacle, prévu initialement pour mars et avril est prolongé jusqu’au 1er août, avant de partir en tournée dans toutes les grandes villes du Brésil…

(1) Est également l’auteur du « Fantôme de l’Opéra » de « Evita » et de « Jésus-Christ super-star »… qui n’ont pas trop mal marché non plus !! Ce qui lui vaut maintenant d’être appelé
« Sir »

(2) Vous pouvez , comme je l’ai fait, écouter et voir ces dames-chattes sur « You Tube »

mardi 18 mai 2010


Le bougainvillée de notre voisine, Gelma, illumine notre couloir du premier étage...

lundi 17 mai 2010

Système A.F.

Ces brioches sortaient du four quand je les ai achetées. Avant de les couper en tranches pour les congeler, il faut les laisser reposer quelques heures. Mais l'ennemi est à l'affût : les fourmis qui investissent promptement toute nourriture laissée à leur portée.

D'où la mise en service de mon système A.F. (anti-fourmi, naturellement!). Ainsi que vous ne pourrez pas le voir sur la photo, j'ai mis de l'eau dans le plateau en plexiglas supportant l'échafaudage!

A noter que si leur forme est différente de celles que nous avons coutume de déguster en France, mes brioches de Goiânia sont aussi savoureuses et moelleuses. Ne manque même pas la petite goutte de fleur d'oranger...

vendredi 14 mai 2010

"Goiano" (2)

Je me permets d’ajouter quelques caractéristiques du « Goiano », sans intention aucune de faire concurrence à M. Bariani Ortêncio :

Etre « Goiano », pour moi, c’est surtout :

Toujours téléphoner aux moments les moins opportuns (quand on a les mains dans la farine, pendant les repas, la sieste, etc).

Ne pas savoir confectionner du bon pain

Passer beaucoup plus de temps pour régler ses achat que pour les faire

Téléphoner une première fois pour annoncer sa visite et fixer le jour et l’heure, une seconde fois pour prévenir qu’on sera en retard, et une troisième fois pour dire qu’on arrive…

Avoir la main lourde sur le sucre et le sel

S’estimer déshonoré si on a pas, au moins une fois, subi une « cirurgia »

Adorer se faire photographier en posant, comme à l’époque où le photographe, sous son drap noir, disait « attention, le petit oiseau va sortir »

Ne pas savoir parler lentement avec des étrangers, et voyant que nous sommes étrangers, nous prendre pour des Argentins, des Italiens, des Espagnols, des Mexicains mais jamais pour des Français

Avoir au moins 3 ou 4 voitures dans son garage

Mais être « goiano » c’est surtout être affable, souriant, amical, et savoir nous accepter tels que nous sommes : un peu différents !!!

jeudi 13 mai 2010

"Goiano" (1)


Dans un article publié la semaine dernière par le quotidien
« O Popular », Bariani Ortêncio, écrivain et folkloriste, grande personnalité locale, donne ses définitions du véritable « Goiano » (habitant de l’Etat de Goiás). Je vous en livre quelques unes.

Etre Goiano c’est :

Etre né après le 7 novembre 1749, date à laquelle le Roi Joâo V créa la « capitania » de Goiás. Auparavant, la région dépendait de Sâo Paulo.

Ne pas ignorer que Goyaz (ancienne appellation de Goiás) signifie
« gens de bonne race »

Savoir que le rio Araguaia est le plus beau fleuve du monde

Remercier le Dr. Pedro Ludovico Teixeira qui a permis la création de Goiânia, une ville culturelle, écologique avec le vert de ses bosquets et l’or de ses ipés et de ses sibipiruna

Ne pas être égoïste et, au nom du progrès, savoir partager ses terres avec Brasilia et le Tocantins (deux Etats pris sur le territoire de Goiás)

Faire des miracles sans être un saint, et vivre avec le salaire minimum

Etre généreux, aimer les jolies femmes sans mépriser les vilaines.

Manger des grillades (« churrasco ») arrosées de bière le samedi, et aller le dimanche au match de football au stade « Serra Dourada »

Accueillir à cœur ouvert les frères des autres états

mardi 11 mai 2010

Rencontres du samedi

Sur le chemin du restaurant, samedi dernier, nous avons croisé :

Ce palmier buriti, qui chauffait son excroissance chevelue au soleil de midi.



Cette coccinelle qui, par contre, avait recherché l’ombre, sur la pelouse d’un petit parc où, naturellement, il est interdit de stationner… Mais il faut être indulgent envers cette vieille dame rescapée du 20ème siècle!

i

Ces petites vendeuses d’un magasin voisin qui papotaient sur leurs cartons d’emballage pendant la pause déjeuner.



lundi 10 mai 2010

Je t'ai vu!

Hier après midi, j’ai été alertée par des cris perçants. C’était un
« bem te vi » qui se retrouvait piégé dans la cuisine. Pas trop affolé, volant de la hotte au petit lustre en bois, mais néanmoins visiblement soucieux de se retrouver ailleurs! Après avoir fermé la porte de la cuisine et ouvert en grand les fenêtres, il a vite trouvé le chemin de la liberté..


C’est l’oiseau le plus répandu au Brésil et qu’on rencontre dans toute l’Amérique Latine. S’adaptant partout, aussi urbain que campagnard, insectivore, aimant les fruits tropicaux, ce sacripant adore également les lézards, les abeilles et ne se gêne pas pour aller gober les œufs dans les nids d’autres oiseaux.

Son chant, pas très mélodieux souvent sur trois tons, ressemble à l’expression « bem te vi » (je t’ai vu), d’où son nom au Brésil, En fait, sa véritable appellation est Pitangus (de pitanga en amérindien tupi-guarani) sulphuratus, (soufre, pour le jaune de son jabot). En français, il lui a été attribué le vocable de « tyran quiquivi » !

Un de ces effrontés (pas mon prisonnier d’un moment car c’était un jeune) vient de temps en temps se poser en piaillant sur le bord de la piscine pour boire ou se tremper les pattes en rasant l’eau, se fichant éperdument du chat qui dort sur la terrasse. Je crois d’ailleurs que Charlie-chat, ayant pris conscience de l’inutilité d’une chasse tant cet oiseau est malin, a définitivement renoncé à tout effort !!

samedi 8 mai 2010

Grosse oreille!

D’après un petit reportage vu récemment à la TV, les 70 millions de téléphones portables recensés en Grande Bretagne rendent obsolètes les fameuses cabines rouges du téléphone public. Mais les Britanniques n’ont pu se résoudre à mettre au rencard l’un de leurs symboles. Aussi sont-elles peu à peu transformées en mini-bibliothèques, en lieux d’exposition de tableaux ou de poèmes… Certaines mains diligentes vont même jusqu’à renouveler le bouquet de fleurs parfois posé sur l’étagère. Je trouve cela plutôt sympathique.


Les cabines téléphoniques au Brésil sont appelées « oreilhâo » (grosse oreille).
En voici une installée pas loin de chez nous. « Oï » est l’équivalent de notre
"allo".


A noter que certaines petites filles brésiliennes ne manquent ni d'astuce ni d'équilibre!

(photo Ana Cotta)

vendredi 7 mai 2010

Mariage (3)

Les coulisses de l’événement

J’ai obtenu de Maurinha des précisions tout à fait intéressantes sur l’organisation des festivités.

Environ 250 personnes avaient été invitées à la cérémonie, et 150 au repas de mariage.

La plupart des robes et des costumes, à commencer par ceux de la mariée et des petites demoiselles d’honneur, avaient été loués, dans un des nombreux magasins spécialisés de la ville. C’est une pratique très courante au Brésil.
Après s’être mis d’accord sur le menu avec la maison chargée de préparer sur place les plats, de faire la mise en place, le service, etc.., les familles des mariés se sont chargés d’acheter et de livrer tous les produits alimentaires et les boissons nécessaires. (pas de boissons alcoolisées, m’a précisé Maurinha, pour éviter les dérapages !). Si cette méthode autorisée par le traiteur, en l’occurrence « Chá de Panela », demande beaucoup de travail pour tant d’invités, elle permet de réduire considérablement les dépenses.

La chácara avait été louée pour 48 heures. Cela a permis :

- de loger dans les petits appartements la famille de Maurinha, qui habite le Mato Grosso,

- de continuer les réjouissances le lendemain. Toutes les installations, y compris la piscine, naturellement, le matériel de cuisine et les fourneaux de la chácara étaient à la disposition de la famille et des amis pour préparer un grand repas dominical. A charge pour chacun d’apporter sa contribution. Ainsi, par exemple, le père de Maurinha, fermier et éleveur, avait amené la viande. Tout ceci avec obligation, mais la main d’œuvre ne manquait pas, de laisser les lieux en parfait état.

Les familles préparaient et économisaient depuis un an pour offrir aux jeunes gens ces épousailles de magazine.

Et voilà. La fête est finie….

mercredi 5 mai 2010

Mariage (2)

Cérémonie civile

l’affaire est menée assez rondement. Deux jeunes femmes faisant fonction d’officiers d’ état civil, procède au mariage des jeunes gens.

Cérémonie religieuse

En charge d’un pasteur d’un certain
Ministerio Generaçâo Eleita, une de ces nombreuses églises évangé-
liques qui prolifèrent au Brésil. Le seul avantage pour nous de son long discours fumeux triturant la Bible dans tous les sens, est que pendant ce temps, la musique a fait un trêve ! Une des petites filles apporte les alliances dans son joli panier et voilà les jeunes époux face à leur destin, tant civil que religieux...

Bien qu’étant invités aux agapes qui allaient suivre, nous profitons de la séance photos pour nous éclipser..


Maurinha,
la mère
de la
mariée
durant
la cérémo-
nie reli-
gieuse


Deux jours plus tard, Maurinha nous fera gentiment reproche de notre défection. Notre excuse (le taxi qui nous attendait) ne sera pas valable : elle avait prévu qu’un de ses frères nous raccompagnerait à la maison…Elle nous pardonnera en nous apportant un gros morceau du gâteau de la mariée.

(à suivre)

lundi 3 mai 2010

Mariage (1)

Nous avons donc assisté à notre première cérémonie de mariage à Goiânia.

Le lieu : Chácara Recanto da Mata, à Aparecida, ville satellite de Goiânia. Sont appelées « chácara » des petites propriétés. Celle-ci, entièrement close et destinée à des cérémonies de ce genre ou à des fêtes privées, est constituée d’une vaste esplanade à ciel ouvert dont une partie était organisée en chapelle, fleurs artificielles et tapis rouge (j’imagine que sont prévues des tentes en cas de pluie), une énorme salle où sont dressés les buffets, huit petits appartements, piscine, etc…


L’heure : 20 heures (précises nous avait-on dit). A la brésilienne, la cérémonie a commencé à 21 H 25 !!

Les mariés : Simone, la fille aînée de Maurinha, que je ne présente plus, et Heber

Pendant que nous attendons, sagement assis au 2ème rang, que débutent les festivités, jetant de temps à autre pour nous distraire un coup d’œil sur la lune qui brille au-dessus de nos têtes, un petit malin croit bon de nous mettre de la musique, de la bonne « soupe » made in USA… Très supportable au début. Le hic est que chacun des organisateurs de la soirée se faisait un devoir de monter le son, en fonction du brouhaha causé par l’installation progressive de tous les invités !!

Enfin, tout est en place. Deux petites filles froufrou-
tantes – des petites nièces jumelles du marié - balancent des pétales de fleurs, précédant les « madrinhas » et les « padrinhos »
(marraines et parrains, en fait les demoiselles et garçons d’honneur), suivis de la famille, tous en robes longues et costumes sombres.. Pas de changement dans le programme musical, sauf qu’on a encore gagné quelques décibels !!

Je crois alors reconnaître l’ami Mendels-
sohn et sa marche nuptiale, un peu massacrée quand même ! Au tour de la mariée de fouler le tapis rouge, au bras de son papa. Selon l’usage, il s’en débarrasse promptement, après de gros bisous, au profit du futur époux qui, fort heureusement, passait par là!

(à suivre)

samedi 1 mai 2010

Nous n'irons plus à la mine...

Il y a quelques années, Jacques Grison, natif de Verdun, s’est fixé pour objectif d’accompagner et de photographier les derniers mineurs de fond de Lorraine.

Une exposition de quelques unes de ces photos a été présentée la semaine dernière au Musée d’Anthropologie de Goiânia, grâce au concours de l’Alliance Française. Les « gueules noires » françaises, leurs lampes, leurs casques et leurs bleus de travail ont maintenant leur place dans les Musées : la dernière mine de charbon de Lorraine a fermé en 2006



Une reprsentation de Sainte Barbe,

patronne des mineurs, était
toujours présente au fond de la mine.





En ce jour de la Fête du Travail, c’est l’occasion d’avoir une petite pensée pour tous ces hommes qui ont laissé leur santé et souvent leur vie (1) dans l’obscurité et la poussière.

(1) Comme le 10 mars 1906 à Courrières, dans le Pas-de-Calais, par exemple, où un coup de grisou suivi d’un coup de poussier a dévasté des dizaines de kilomètres de galeries coûtant la vie à 1.099 personnes. Que faisait Sainte Barbe, ce triste jour ?